Disparitions d'enfants: Enfin une mise en commun des dossiers !!!

Source : LE PARISIEN (18 mars 2005)


Disparitions d'enfants : mobilisation pour élucider 35 affaires

" La démarche est inédite en France. Le juge Guillou, en charge de l'instruction sur la disparition d'Estelle Mouzin, âgée de 9 ans, le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), est à l'origine d'une réunion exceptionnelle d'enquêteurs de police et de gendarmerie qui doit se tenir la semaine prochaine à la préfecture de Nanterre. Alors que le tueur en série Michel Fourniret a donné un alibi solide aux enquêteurs de Versailles en charge de la séquestration d'Estelle Mouzin, les spécialistes de la PJ rassemblés pour l'occasion ont tous en charge des dossiers de disparitions ou de crimes non élucidés de petites filles ou d'adolescentes. Ce sont trente-cinq affaires qui seront évoquées lors de cette réunion. Des enlèvements ou des assassinats dont certains remontent au début des années 1980 et qui se sont déroulés un peu partout en France. « L'idée du juge est que tous ces directeurs d'enquête, qui suivent parfois ces dossiers depuis plus de dix ans, puissent échanger directement leurs expériences, résume une source judiciaire. Nous sommes aujourd'hui équipés de logiciels très performants qui permettent une comparaison des affaires sur le papier. Mais à travers ce genre de réunion, un détail qui n'avait pas jusqu'ici éveillé l'attention d'un enquêteur peut très bien être soulevé par un de ses collègues et ouvrir de nouvelles pistes... Dans certains de ces dossiers, des parents ou des proches ignorent ce que leur fille est devenue depuis près de vingt ans. C'est une souffrance insoutenable face à laquelle nous nous devons de tout mettre en oeuvre pour apporter des réponses. » Outre la disparition de la petite Estelle, voici quelques-unes des affaires qui seront étudiées :

Charazed Bendouiou avait 10 ans lorsqu'elle a disparu. C'était un dimanche de juillet 1987, à Bourgoin-Jallieu, dans l'Isère. En plein après-midi, la fillette sort de l'appartement familial pour déposer un sac-poubelle dans le local à ordures. Elle n'est jamais réapparue. L'enquête avait été close faute d'éléments en décembre 1988, puis finalement rouverte une dizaine d'années plus tard sous l'impulsion de la famille.

Marie-Angèle Domece était, elle, tout juste majeure lorsqu'elle s'est mystérieusement volatilisée dans la région d'Auxerre (Yonne), en 1988. Placée en foyer à la Ddass, cette jeune femme psychologiquement fragile a longtemps été une des victimes supposée d'Emile Louis. Une hypothèse aujourd'hui écartée au profit de celle du tueur en série Michel Fourniret, piste en cours d'analyse.

Aurore Pinçon était une jolie adolescente de 14 ans. Le 21 décembre 1995, elle laisse une lettre d'adieu à ses parents dans leur maison de Guérande (Loire-Atlantique) et disparaît. Ce courrier a initialement conduit les gendarmes à privilégier la piste du suicide, mais son corps n'a jamais été retrouvé et le spectre d'une mauvaise rencontre n'a pu être écarté.

Marion Wagon est sans doute l'enfant dont la disparition a été la plus médiatisée avant l'affaire Estelle. En vain jusqu'à aujourd'hui. Agée de 10 ans, la petite fille a disparu le 14 novembre 1996 à Agen (Lot-et-Garonne), alors qu'elle rentrait de son école pour déjeuner à son domicile. Malgré une mobilisation sans précédent, aucun indice n'a permis de retrouver sa trace.

Cécile Vallin, une lycéenne de 17 ans, a été aperçue pour la dernière fois le dimanche 8 juin 1997, à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie. Les fouilles de la région avec hélicoptère, chiens et secouristes plongeurs n'ont rien donné. Outre ces affaires de disparitions, près de trente meurtres de fillettes ou d'adolescentes restés mystérieux seront également évoqués lors de la réunion de Nanterre. Des dossiers qui, pour certains, remontent à plus de vingt ans comme le meurtre de Marie-Anne, une petite Martiniquaise de 11 ans dont le corps dénudé avait été retrouvé en juillet 1982 sous des gravats dans le XIII e arrondissement de Paris. "

Un article de Stéphane Albouy.

Source : LE PARISIEN (18 mars 2005)